Seul

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[ en prélude à la Saint-Va-t'en loin ]

Seul, malgré moi pourtant, mais heureux d’être seul,
Je trouve un peu de paix en flânant sur les terres
(Allées discrètes, parc, efflorescents parterres)
D’un homme simple et bon, mon respectable aïeul
Au bout de quelque temps, les arbres centenaires
(Mes vieux frères loyaux, mes fidèles amis),
Loin de s’en effarer semblent avoir soumis :
La lumière instable et les mauvais vents contraires !
Au bout de peu d’instants, l’électrique frisson
(Celui grisant et fort de la joie retrouvée)
Communique à l’esprit l’allégresse avivée :
Je récite des vers, murmure une chanson
Rien ne trouble à présent, ni le lieu, ni ma vie :
C’en est fait des passions et du grand sentiment !
Droit et calme je vais, bonnement, gentiment ;
Et sans plus m’inquiéter, je chante mon envie
De crier à l’Amour : « Va-t’en donc ! Va-t’en loin
De mon cœur mis à nu, de mon cœur sans défense ! »
Quoiqu’à l’Amour aussi, je pardonne l’offense
De m’avoir fui longtemps ; le Ciel m’en soit témoin.
© Yannig WaTeL 08 février 2016

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20 réflexions sur “Seul

  1. Une belle façon de s’offrir dans la paix ressentie d’une bonne conscience, en symbiose avec la nature pour se retrouver d’abord puis, à la vie à l’amour! Fragilité devant l’amour dont on croit pouvoir rester maître…Bonne Saint-va-t’en loin à toi qu’il soit ou non un jour semblable à d’autres!

    • Ah ! Que j’en ai connu, de ces amours revêches !
      J’aborde là un de mes thèmes favoris :
      Cupidon qui se prend les pieds dans le tapis
      Et envoie valdinguer petits cœurs, carquois et flèches !

      Merci pour le commentaire, Pat, c’est apprécié.
      A+

  2. Un beau texte que voilà
    mais ce va t en loin est bien triste
    l amour peut arriver au détour d un chemin quand on ne s y attend le moins
    mais la nature reste notre vraie complice avec ses sentiments vrais vis à vis de nous
    bonne soirée

    • Non, Dany, ce n’est pas un texte triste ! :-/
      Par ce poème, j’ai voulu exprimer l’impression de soulagement qu’on ressent quand on finit par faire le deuil d’un amour parti qui ne reviendra plus… D’ailleurs, à bien y regarder, plusieurs expressions dans ce poème font référence à cette sensation de bien-être et d’apaisement :

      • heureux d’être seul
      • un peu de paix
      • en flânant
      • grisant ; joie retrouvée
      • allégresse avivée
      • rien ne trouble
      • droit et calme ; bonnement
      • sans plus m’inquiéter
      • je pardonne

      Ceci dit, concernant le ressourcement procuré, je te donne raison.
      Merci d’apprécier ma poésie. Amitiés amicales.

  3. On peut être seul et fort content de l’être pour un temps donné…
    Temps de remise en question après une rupture, temps de restauration nécessaire après de profondes blessures, mais attention à l’orgueil qui peut pousser à s’isolement et faire dire « je me suffis à moi-même »…
    Tu traduis très bien en ces vers cette liberté acquise avec la sérénité qui s’en suit. Etre là où tu veux et quand tu le veux, flâner, paresser, ressentir… et aussi avec l’allégresse retrouvée.
    Je ne ressens point ici de tristesse mais plutôt quelque soulagement de pouvoir crier à l’amour « va- t’en loin », avec détachement et c’est bon aussi de faire le deuil de ces « amours sans suite » pour créer un espace en soi à quelque chose de plus beau et de plus vrai. Et quelle grâce que de pouvoir pardonner !
    Enfin un cœur mise à nu dont j’aime l’expression.
    Bisous d’amitié

    • Ne plus avoir à partager la boite de chocolats, elle est à moi et rien qu’à moi !
      Dormir en diagonale sans risquer de gêner l’autre ! Et en plus, dans mon vieux pyjama tue-l’amour !
      Plus besoin de prévenir et pas d’explications (plus ou moins mensongères) à donner, si je rentre à une heure un peu tardive !
      Dépenser mon argent comme je veux et autant que je veux ! Et surtout ne plus me ruiner en cadeaux futiles et diners aux chandelles pour Noël, son anniversaire et bien sûr… la Saint-Valentin !

      Que du bonheur, en somme !!

      Du fond du cœur, je te dis un grand MERCI pour l’avis bien inspiré et fort intéressant, Lucia, c’est une délicate attention très appréciée.

      Chaleureuses bibises

      • La liberté ! J’ai dit à mon amoureux lorsque je l’ai rencontré : « ma liberté en a prit un bon coup dans l’aile ». J’ai tout de suite compris que LUI allait profondément me bouleverser. Ce qui est apaisant, c’est de trouver un amour qui te voit au delà de ton pyjama tue l’amour ! Et que lui/elle aussi ose sortir le sien un jour… que l’autre ne te demande pas de compte, qu’il te laisse libre. Nous ne fêtons aucune fête,nous n’y pensons pas à vrai dire et du coup l’autre ne nous dit rien d’avoir une fois de plus oublié son anniversaire. Je ne connais pas la date de naissance de mon amoureux (et on a pourtant un enfant ensemble et tout et tout ! ). Là, n’est pas l’important, l’essentiel. Ha oui, je déteste les dîners aux chandelles, les petits déjeuners au lit, les premiers RDV, les trucs tout pensés comme ça où tu sais où tu vas et comment ça va probablement se terminer, toutes ces mises en scènes… La première fois que je suis allée me promener avec mon amoureux, nous cherchions le sacré cœur et nous nous sommes paumé ! nous avons fini par nous asseoir sur un banc pour parler sans trop savoir où nous étions. Il ne savait pas que ça me plaisait et me rassurait… Il tentait d’être « normal » et de tout bien faire mais c’est lorsqu’il a été LUI que je me suis laissée attraper. Ça a été difficile. Mais je crois que l’on se rencontre réellement qu’en se cognant à l’autre 😉

          • Une renaissance (après quelques égarements) à l’espoir et au bonheur dont j’avais autrefois le goût naturel et l’instinct. En effet !
            Merci 1 000 fois pour le… J’adore ! Je suis flatté.
            Amicalement.

        • Un témoignage extrêmement encourageant et qui a valeur d’exemple, je trouve.
          J’approuve l’idée que l’on juge normal et légitime de se préserver un certain degré d’indépendance.

          Merci pour le regard distingué porté sur ma poésie, Christine, j’apprécie grandement.
          Amicalement.

    • Merci pour l’avis déposé, Pierre, j’apprécie la réflexion.
      En fait, j’ai écrit ce poème pour faire un contrepoids à toutes ces mièvreries sans nom (finalement oui, je vais leur donner un nom : les valentinades) qui vont encore nous tomber sur les reins en toute fin de semaine, puisque c’est une tradition aux abords du 14 février, que le romantisme exacerbé, les déclarations qui n’en finissent pas, les Cupidon par-ci, les petits cœurs par-là et les épanchements affectifs !

      • en vérité, ma poésie est rarement autobiographique, même si j’emploie (et même, j’abuse) du pronom « je »…

      Tiens, j’en profite pour encourager mon aimable lectorat à visiter ton « blog-notes » et ainsi se délecter de tes fins traits d’esprit, parce que ça vaut le détour. Notamment ton « ami le lavoir » qui est, à mon sens, une petite merveille de poésie, d’une gaieté hardie et habilement polissonne.

      Amical salut

  4. « C’en est fait des passions et du grand sentiment ! » mon cher Yannig il ne faudrait jamais dire « fontaine…. » et cette phase d’apaisement qui se ressent dans ton poème laisse enfin la place à de futures et heureuses surprises. En te lisant, j’ai l’impression de voir l’étale sur l’océan après de fortes marées et tempêtes : le calme, la lumière, la sérénité revenus.
    Je ne parlerai pas de la technique tant tes progrès remarquables donnent cette ampleur des sentiments et cette mélodie poétique qui te sont si particulières.
    Bravo !
    Je vais de ce pas découvrir ta dernière oeuvre.
    Bisous
    Hélène

    • Oui, Hélène, tu as parfaitement saisi le sens de ce poème, une fois encore ! 😉
      Le calme après la tempête, la régulation des températures entre deux surchauffes ! 🙂 et toutes ces allégories météorologiques… C’est tout à fait le sujet !
      Merci d’être venue apporter ton eau au moulin, parce que je craignais une catastrophe de grande ampleur pour cette publication-ci, avec des audiences en berne !

      Chaleureuses bibises

      En vérité, j’ai voulu illustrer la vidéo et donc, je devais me conformer à l’état d’esprit de son interprète 😉

  5. Je me croyais à l’abri des sirènes
    Mais un diable logeait dans mon humble retraite
    Tandis que je volais comme volent les mouettes
    Il glissait dans mon lit un miroir d’ébène
    Et la nuit qui envoûte les ciels les plus purs
    Dessina la plus sensuelle des créatures…

    • Sans personne à aimer, je serais malheureux
      Croyais-je… Mais l’amour manque peu à ma vie !
      Rien ne demeure en moi d’amer, ou douloureux ;
      J’ai tout eu : joie, bonheur et jeunesse assouvie.

  6. Bonjour,

    Je suis ravi de pouvoir vous relire, cela m’avait manqué…

    Je vois dans votre écrit un léger vent, soufflant sur un homme qui se remémore un passé gravé dans le marbre.
    Peut être que ce vent m’aura poussé dans la mauvaise direction ?

    Fabien.

    • Bonjour Fabien, heureux de vous revoir ici.
      Si vous faites allusion au marbre dont on fait les pierres tombales, vous êtes dans le vrai ! C’était bien le thème abordé : le deuil amoureux enfin surmonté et le désir retrouvé, avec un peu de temps et les bonnes méthodes, de se remettre en selle et vivre la vie à 100 %
      Merci pour le commentaire déposé, avec mes amitiés.

  7. Je crois que l’homme (l’être humain) n’est pas fait pour vivre à deux mais en même temps il n’est pas capable, à part quelques ermites exceptionnels, de vivre seul… La vie humaine est donc une succession de solitudes et de partages où l’on trouve à chaque fois du bonheur, le plus difficile étant le passage de l’un à l’autre ! Vivons donc chaque chose à 100% autant que nous le pouvons, et laissons faire le temps pour ramener au cœur la moitié qu’il nous manque 😉
    Etrange comme les plus beaux textes sont souvent écrits dans la solitude ou la souffrance, et celui-ci n’échappe pas à la règle…
    Amicalement

    • J’ai été souvent tenté par la polygamie (pas la polygamie légale des peuplades africaines, mais la polygamie disons par dérogation, secrète et coupable) du temps de ma jeunesse folle et insoucieuse, alors que je n’avais juré fidélité à personne. On ne m’a jamais pardonné !
      Et puis, à force d’échecs répétés, j’ai fait le choix de ne pas me résigner à une sorte de routine concrétisée, de ne plus me laisser séduire par la vie à deux.
      Merci pour l’ampleur du regard, Lou, merci pour le commentaire plein d’objectivité, c’est apprécié.
      Amicales pensées

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